FALKLANDS, NOUS Y VOILA !

Il est 17h, nous quittons le king pingouin qui n'a pas bougé d'un mètre depuis notre arrivé. Quelques photos du phare et cap nord-est vers l'archipel des Falklands.

Le vent est presque nul, mais les violents courants forment une mer hachée, mouvementée, très inconfortable. Le roulis est tel que le pontet du hale-bas de bôme cède sous les balancements de celle-ci. Me voilà sur le dos, balancé, bringueballé d'un côté à l'autre, pour réparer la bôme. Cette opération a raison de mon estomac qui restitue poliment mon dernier repas. Neuf mois de gestation pour que je "pose ma première galette".

Le vent d'ouest monte pour s'établir à 30 noeudsL La mer est diantrement formée, tout en restant très hachée. Le régulateur d'allure est en panne et n'arrive plus à maintenir le cap. Il nous faut barrer !

Nous nous relayons ainsi durant deux jours à la barre. La mer est glaciale et certaines vagues remplissent le cockpit.

Trempés, nous sommes épuisés alors que nous naviguons depuis moins de 48h. Au matin de la deuxième nuit, les terres plates des Falklands du Sud sont enfin en vue.

Théoriquement il faut aller directement à Stanley, la capitale de l'archipel pour y faire nos formalités d'entrée. Mais il reste plus de 30 heures de navigation et nous avons vraiment besoin de nous réchauffer, faire sécher nos salopettes et surtout hâte de profiter des premières îles du Sud.

Nous rentrons en fin de journée dans l'immense baie de Saint Georges où jaillissent par dizaines les souffles de rorquals de Rudolphi. Il nous faut slalomer entre les bancs de kelp, de longues algues laminaires, pour accéder à une petite zone de mouillage face à la ferme d'une petite Île. Ancre posée !

Un pipit frôle notre cockpit et nous entendons déjà les cris des pingouins de Magellan nichant sur les berges de ces terres...

Falklands, nous y voila !