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Un phare dans tout ses états

Les Îles des États et son phare du bout du monde...

Lors d'une promenade en famille sur le front de mer de La Rochelle, une tourterelle nous avait soufflé à l'oreille devant la reconstitution du phare du bout du monde : "Ça vous fait rêver, seriez-vous capable d'y aller...?"

Ce n'est pas tombé dans l'oreille de deux sourds. Une histoire qui débute en haut du phare de Titè se poursuit en toute logique vers phares et "faros", même au bout du monde.

Après deux jours navigation et une sortie par le détroit de Le Maire dans de belles conditions, nous longeons la partie nord de l'île des États, marquée par de haut reliefs rasants et enneigés. Peu de voiliers s'arrêtent sur ces terres désertes et hostiles du bout du monde. Le climat froid du Sud, les forts courants longeant les côtes et les mouillages situés au fond de baies peu protégées des fortes accélérations du vent (appelé williwau) n'invitent pas à l'escale.

Positionné à l'entrée de la baie la plus à l'est de l'île, à la pointe "Laserre", le mythique "Faro del fin del Mundo" ressemble plus à une cabane en bois qu'à un réel phare.. on ne distingue d'ailleurs depuis la mer que son petit toit en bois caché entre deux pentes de falaise. Il avait pourtant l'objectif de signaler aux navigateurs venus du nord, ces terres rocheuses, écueils et récifs abrupts où tant de bateaux sont venus se fracasser.

La météo se dégrade doucement et les prévisions pour les prochaines 24 heures ne nous incitent guère à la poursuite vers les Falklands. Alors ce sera l'occasion de faire une petite halte forcée au fond de la baie "San Juan de Salvamento" marquée à l'entrée par ce fameux phare.

Après avoir déjoué la survenue soudaine d'un grain avec 40 noeuds de vent, puis traversé la forte veine de courant, nous voilà entouré par plusieurs centaines d'otaries qui sautent et frétillent comme des dauphins autour d'H2O. Elles nous escortent et semblent nous montrer le chemin de la baie dont l'entrée est cachée par le promontoire où domine le petit phare.

Nous nous engouffrons dans cette caleta surplombée par des falaises à la végétation rase sous des lumières du soir pastel. A tribord, l'ancien port et ses infrastructures ont été balayés par les vents. Nous trouvons refuge au fond de la baie, juste devant un petit linéaire de plage, où seul un king pingouin positionné en maître des lieux. Il surveille notre manœuvre d'ancrage, tout en prenant un bain de soleil les pieds bien au frais dans un lit de rivière.

Le phare du bout du monde, qui l'aurait cru...mais nous y voilà bien sagement ancrés en attendant de reprendre la route des Falklands.


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