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Les aventures d'Antoine en solitaire / Jour 8

Quand tu as l’air bête... Voilà plus d’une journée que je suis au moteur, j’attends avec impatience que le vent se manifeste légèrement pour couper le souffle à ce ronronnement et envoyer mon spi qui me propulsera vers le nord. Il est 5 h du matin, je sors la tête du carré, et ressent un frémissement sur le visage. La mer est légèrement ridée et de petite écumes blanches roulent à la crête des vagues. Je plonge dans la cabine avant pour chercher le spi.

Il faut savoir que le spi symétrique n’est pas une voile facile à mettre en place, elle demande une bonne organisation et nécessite souvent plusieurs équipiers. Mais là je suis seul donc il va falloir être bien organisé ! Le soleil n’a pas encore fait son apparition que le spi flotte déjà dans le ciel. Toute la journée durant il tracte le bateau vers le nord. La nuit va bientôt tomber, ça va être l’heure de rentrer le spi, d’une part pour des raisons de sécurité car on est moins manœuvrant sous spi mais également par expérience. Vous avez peut-être en souvenir cette histoire de spi orange dans le pacifique... en tout cas moi je m’en rappelle très bien... où je me suis levé le matin avec deux morceaux de spi :-(((

Habituellement Marion m’assistait pour le rangement du spi, bien qu’il me soit arrivé de le faire tout seul. Cela me rassurait de le faire à deux. Cela nous évitait surtout un « Marion vient vite je suis dans la merde!!!!! ». Je prépare donc méthodiquement l’afalage du spi, répète ma procédure. Me voilà prêt, je n'ai plus qu’à lancer la drisse de spi à l’eau (traînant dans l’eau derrière le bateau, la drisse est retenue et ralentit la descente du spi) et à courir vers l’avant du bateau pour récupérer le spi comme une fleur...

Mais voilà, comme souvent dans ces cas-là, y’a un truc qui coince... et là c’est la longe de ma ligne de vie qui est restée coincée sur le pont !!! Me voilà à moins d’un mètre de l’avant du bateau, je suis stoppé net sans pouvoir avancer d’avantage, le spi m’effleure du bout des doigts mais je ne parvient pas à le récupèrer, il se pose sur l’eau comme une feuille morte sur une rivière.

J’ai juste le temps de me décoincer et de rattraper le spi avant qu’il ne plonge sous le bateau. La voile est vite brassée et rangée dans son sac. Mission spi terminée pour aujourd’hui !


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